Début juillet l’annonce de l’ouverture du premier établissement privé musulman du Haut-Rhin a fait son apparition sur les réseaux sociaux. Mulhouse accueillera donc des classes du CP au CM2 dans cet établissement situé dans les locaux appartenant au Millî Görüs à la Mer Rouge. Ces locaux abritent déjà la controversée mosquée de Dornach dont la création et l’expansion ont fait l’objet de plusieurs réunions et délibérations en conseil municipal depuis 2013. D’emblée il est précisé qu’un enseignement religieux y sera dispensé. La future école privée qui sera hors contrat avec l’État est affiliée à un réseau d’écoles musulmanes, l’UEPM. Fondée en 2016 pour fédérer des établissements privés musulmans l’UEPM dépend de la puissante Confédération Islamique du Millî Görüş (CIMG) qui compte déjà plusieurs établissements fonctionnels.
C'est arrivé près de chez vous : AVICENNE, une école vraiment comme les autres ?
Rappelons d’abord que c’est l'instruction qui est obligatoire pour tous les enfants de 3 ans à 16 ans, la scolarisation ne l’étant pas ! Ensuite, les parents scolarisent leur enfant dans une école (publique ou privée) ou assurent eux-mêmes l’instruction, à domicile ou à distance. L’enseignement privé est de deux natures : le privé sous contrat et hors contrat.
Le privé est « sous contrat » en cas d’accord avec l’Etat, qui définit les modalités de collaboration. Le traitement des enseignants est réglé par l’Etat et les frais de fonctionnement par les collectivités territoriales ; l’enseignement dispensé doit suivre les règles et programmes du secteur public fixés par l’Etat et en particulier le socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
Le privé « hors contrat » : c’est un régime de liberté qui prévaut. Toute personne avec les titres requis peut ouvrir une telle école qui ne peut obtenir de financement public. Cette école n'est pas tenue de suivre les programmes et recrute librement ses enseignants.
Le contrôle des écoles hors contrat
Toute école hors contrat doit se déclarer au recteur d’académie qui en prévient le maire.
Une déclaration d’ouverture a-t-elle été transmise ? Y a-t-on fait opposition comme la loi le permet ?
Le maire peut ordonner des contrôles pour vérifier que l’école respecte le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques ou le respect de la dignité de la personne humaine. Ont-ils été effectués à Mulhouse ?
Combien d’enfants y sont-ils scolarisés ? Les parents sont tenus d’en faire la déclaration en mairie ; de même pour les enfants dont l’enseignement se déroule à la maison !
Les services académiques ont-ils prévu de contrôler le respect, comme la loi le prévoit, des normes minimales de connaissances ? Et on pense spécialement au fait que l’école doit préparer l’enfant « à l'exercice futur de sa citoyenneté démocratique », puisque l’école dit que la réussite de l’enfant doit passer « impérativement par (…) les valeurs musulmanes » !
Le projet de cette école s’inscrit dans la logique séparatiste dénoncée par le président de la République ; on attend des actes !
Qu’est-ce que le Milli GORUS ?
(en français, « Vision nationale »)
Ce mouvement est né à l’initiative de Necmettin Erbakan, principal acteur politique de l’islamisme turc de ces quarante dernières années et ancien premier ministre turc dont les propos sont tout un programme : « Les Européens sont malades… nous leur donnerons les médicaments. L’Europe entière deviendra islamique, nous conquerrons Rome. »
Milli Görüs est le principal mouvement islamique encadrant la diaspora turque et dont les liens avec les « frères musulmans » sont connus. Le mouvement est d’ailleurs classé « islamiste fondamentaliste » par le renseignement fédéral allemand et en 2003, « Milli Gorüs » a figuré sur la liste des associations pouvant servir de base arrière au terrorisme dans le pays.
Des documents de « Milli Görüs » mentionnent d’ailleurs que « chaque individu membre doit s’engager dans la guerre religieuse (djihad) (…) doit se conditionner de manière à être prêt à tout moment pour le djihad ! (…) La communauté est un moyen servant l’objectif de l’islamisation de la société ».
L’objectif de l’organisation est donc clairement annoncé : assurer la domination d’Allah ! L’ensemble des organisations avec lesquelles elle a des relations défend le régime de la charia avec la perspective idéologique de « Milli Görüs » de se servir de la violence. Il est donc un danger social pour l’Europe.
Ajoutons que son logo est la carte de l’Europe enchâssée d’un croissant islamique.
De plus, en Allemagne, la liste des allégations contre « Milli Görüs » sont nombreuses : fraude, escroquerie sur fonds public, collecte de fonds douteux, faux détournement de fonds et blanchiment d’argent… dont il n’est jamais fait état dans la presse française, pas plus qu’il n’est fait référence à son orientation extrémiste, ce qui n’empêche pas non plus nos gouvernants français de lui faire bénéficier de toutes leurs largesses.
Vision de « Milli Görüs » partagée par Edorgan
La diaspora turque en Europe et dont les liens avec « Milli Görüs » qui la relie au pays et vit largement en vase clos dans un communautarisme qui a été conforté par l’actuel premier ministre Erdogan lors d’un discours au Zenith de Paris en 2010, lorsqu’il a déclaré : « Personne ne peut vous demander d’être assimilé. Pour moi, le fait de demander l’assimilation est un crime contre l’humanité… », et il a incité ses compatriotes venus l’acclamer, drapeau turc à la main, à coloniser légalement le pays, proposant la création d’établissements scolaires turcs en France afin de consolider leur implantation, établissements qui ont vu le jour dès 2014.
Erdogan a également déclaré : « On ne peut pas être à la fois laïque et musulman... On est musulman ou on ne l’est pas... parce que c’est Allah qui est le créateur de l’islam, il est le seul souverain ».
Nos gouvernants sont donc largement prévenus mais obstinément complices et maîtres d’œuvre de la destruction de notre société.
Edorgan avait, par ailleurs, fait des appels au djihad qui ont été largement occultés lors des débats sur la question de l’entrée de la Turquie en Europe. Néanmoins, « Milli Görüs » est en pleine expansion, maillant le territoire de nouvelles mosquées et de nouvelles écoles chaque année dans de nombreuses villes de diverses régions de France. L’ouverture de cet énième établissement à Mulhouse doit nous interroger et nous avons entrepris d’interpeller le ministère de l’Education Nationale qui ne s’est pas interposé au projet.
